Installé aux États-Unis, le roboticien sénégalais Sidy Ndao a créé le Pan-African Robotics Competition (PARC), dont le but est de faire connaître la robotique aux jeunes africains. Lancée en 2015, cette initiative veut contribuer à former une nouvelle génération d’ingénieurs et de scientifiques aptes à développer des solutions pour leur continent.

Professeur de génie mécanique, à l’Université du Nebraska, aux États-Unis, Sidy Ndao est né et a grandi au Sénégal. Au cours de son adolescence, ses parents ont décidé de l’envoyer poursuivre ses études aux États-Unis, pour avoir accès à plus d’opportunités. Une fois sur place, le jeune Ndao se découvre rapidement une passion pour la science et les mathématiques.

 

Habitué au système pédagogique sénégalais, qui insiste beaucoup sur les connaissances théoriques, il réalise qu’au pays de l’oncle Sam, l’approche est plus pragmatique. Là-bas, on met davantage l’accent sur les sessions pratiques. Au sein de ce système, il parvient aisément à s’épanouir et à obtenir des résultats brillants, si bien que le City College de New York lui offre une bourse pour poursuivre ses études universitaires.

Ne disposant pas de titre de séjour à l’époque, et étant donc incapable d’intégrer un établissement supérieur, Sidy Ndao ne baisse pas les bras. Le temps d’être en règle, il occupe des petits postes çà et là, pour arrondir les fins de mois et se rapprocher progressivement de son objectif : étudier la mécanique.

En 2005, il obtient enfin un baccalauréat en génie mécanique, puis, en 2007, une maîtrise dans la même discipline. Soucieux de perfectionner ses connaissances, il entame, en 2010, un doctorat au Massachussetts Institute of Technology. Si ces accomplissements peuvent déjà être qualifiés de colossaux, considérant les obstacles qu’il a franchis, en 2015, Sidy Ndao a fondé les Pan-African Robotics Competition (PARC). Il s’agit de la première compétition panafricaine de robotique. L’idée est de rassembler des lycéens issus de plusieurs pays ouest-africains, afin qu’ils rivalisent de génie pour créer des robots programmés. C’est une façon pour le roboticien de transmettre sa passion à la nouvelle génération.

«Dans les pays africains, on enseigne les maths, la physique, les sciences, sans les mettre en contexte. Aussi, l’apprentissage est très passif, il n’y a pas d’équipements de pointe pour permettre aux élèves d’apprendre et d’être compétitifs au 21e siècle. Par le biais de cette compétition, on veut montrer aux élèves le lien entre ce qu’ils apprennent en classe et les problèmes réels.» – Sidy Ndao

Avec pour ambition de faire aimer les sciences et technologies à la jeunesse africaine, et rendre ainsi plus attractif et plus accessible l’enseignement technique, souvent décrit comme trop complexe, Sidy Ndao veut «briser le cycle des problèmes en Afrique».  D’après lui, le continent a besoin d’une nouvelle génération d’ingénieurs et de scientifiques disposés à fournir des solutions adaptées aux problèmes africains. Il insiste notamment sur la nécessité de rendre les STEM (Sciences, Techniques, Ingénierie et Mathématiques) intéressants auprès des jeunes filles, souvent orientées dans les filières littéraires.

«Découvrir les sciences, c’est une inspiration pour les enfants, ça peut leur donner une vocation d’ingénieur ou de scientifique.» – Sidy Ndao

Financée par la Banque Mondiale, Microsoft, Dangote ou encore Facebook, la prochaine édition de cette compétition se tiendra du 25 au 28 mars prochains, à Kigali au Rwanda.