A 32 ans, l’artiste lyrique Pretty Yende fait la fierté des Sud-africains. Passionnée d’opéra depuis l’adolescence, elle a décidé d’en apprendre tous les secrets. Aujourd’hui, ayant trouvé sa vocation, elle parcourt les plus grandes scènes du monde entier pour partager son talent et sa passion. Déterminée, pétillante et curieuse, Pretty Yende est déjà la nouvelle diva de l’opéra.

Originaire d’Afrique du Sud, Pretty Yende a grandi dans le township de Thandukukhanya de Piet Retief, dans l’est du pays. De ses yeux d’enfants, Yende a vu et vécu les dernières années du régime de l’apartheid. A l’époque, à cause de la discrimination institutionnalisée, les Noirs ne pouvaient pas bénéficier d’enseignement supérieur dans le domaine des arts.

 

Mais en 1990, avec la libération de Nelson Mandela, c’est une toute nouvelle ère qui commence. De plus en plus, les Noirs sud-africains vont laisser éclore leur créativité, leur joie et leur frustration, dans divers domaines artistiques, notamment la musique. Ainsi, aux débuts des années 2000, âgée de 16 ans à peine, Pretty Yende tombe sur une publicité de Bristish Airways, diffusée à la télévision. Hypnotisée par les voix posées sur la musique de fond, le Duo des fleurs de Leo Delibes, le lendemain, elle s’empresse de demander à son professeur de quoi il s’agit. Lorsqu’il lui explique que cette chanson est un célèbre air d’opéra, surprise, elle lui demande s’il est humainement possible de chanter comme les deux interprètes l’ont fait.

Suite à la réponse affirmative de son professeur, Pretty Yende se décide : elle aussi, elle sera soprano ! Déjà membre de la chorale de son église, la musique tient déjà une grande place dans sa vie. S’enchaînent alors plusieurs sessions intensives de chant, techniques vocales, concours et récompenses qui prouveront que la chanteuse, qui suivait auparavant des études supérieures en comptabilité, a trouvé sa voie.

« Je n’étais qu’une enfant qui découvrait l’opéra et qui, par curiosité, s’est trouvée elle-même. J’ai appris que je peux travailler dur, que je suis une personne qui n’abandonne jamais, que je peux apprendre plusieurs langues, que je suis forte et qu’à chaque fois que je me sens faiblir, il y a quelque chose en moi qui me pousse à me relever et à réessayer ». – Pretty Yende

Si son agenda est rempli jusqu’en 2020, la soprano sud-africaine a travaillé dur pour en arriver jusqu’ici. Bénéficiant d’une bourse pour s’inscrire au Conservatoire de l’Université de Cape Town, Pretty Yende a plus tard été admise à la prestigieuse Académie des jeunes chanteurs de La Scala de Milan. Sa carrière atteint toutefois des sommets inespérés en 2013, lorsque le Metropolitan Opera de New-York la sollicite pour incarner la Comtesse Adèle dans le Comte Ory, aux côtés de Juan Diego Florez. Sa prestation époustouflante lui a d’ailleurs valu une standing ovation par toute l’audience.

En octobre 2016, Yende s’est produite à l’Opéra Bastille, en France, dans Lucia di Lammermoor du compositeur italien Donizetti. En outre, cette même année, elle a sorti son tout premier album, A Journey, enregistré chez Sony Classical.

A bien des égards, le parcours de Pretty Yende fait penser à un conte de fées. Lauréate des prix Operalia et du Concours Belvedere de Vienne ou encore, son ascension n’est toutefois pas un coup de chance. Confiante et travailleuse, elle s’est hissée à de tels sommets grâce à son application à la tâche, sa confiance en elle et son désir de partager ce qui la fait vibrer avec le monde.