Créée par les Nigérians Hamzat Lawal et Oludotun Babayemi, Follow The Money est une initiative qui veut contrer la corruption en Afrique. Avec une équipe composée de journalistes, d’analystes, de consultants en développement, de juristes et autres experts, ils traquent les mouvements de l’argent public, pour s’assurer qu’il est utilisé à bon escient.

Lutter pour le respect de la transparence gouvernementale, c’est la mission de Follow The Money, une organisation créée par de jeunes Nigérians, en 2012, pour se positionner en garde-fou contre la corruption.

 

Travaillant en étroite collaboration avec les communautés locales, cette initiative fait un travail de vérification des faits. Le procédé est simple : ils collectent des données, les analysent, identifient les projets auxquels sont destinées des ressources publiques puis s’assurent que celles-ci sont véritablement utilisées comme promis.

« Nous estimons et traquons les dépenses du gouvernement et l’aide internationale, et vous indiquons l’impact qu’elles ont eu sur les communautés rurales ». – Follow The Money

Un nouveau bureau ayant été récemment installé en Gambie, Lawal et Babayemi souhaitent exporter ce concept dans plusieurs pays africains. Suite à l’élection de son nouveau président, Adama Barrow, une telle initiative ne pouvait mieux tomber en Gambie pour rompre avec l’obscurité du régime Jammeh et ainsi faire la lumière sur la gestion des dépenses du gouvernement actuel.

En tant qu’activistes, les membres de Follow The Money veulent systématiser les enquêtes financières pour faire comprendre aux dirigeants que leurs peuples ne sont pas de simples spectateurs. Affirmant avoir déjà eu un impact sur plus de 26 800 personnes, depuis le début de ses activités, l’organisation a travaillé sur plusieurs dossiers, notamment la construction d’hôpitaux, d’écoles, de salles de classes ou encore de forages.

Dans l’éventualité où des autorités refusent de fournir des informations sur l’avancement de certains projets ou de malversations, Follow The Money n’hésite pas à lancer des campagnes médiatiques pour réclamer les fonds ou à porter l’affaire en justice. Lorsqu’il s’agit obtenir les informations dont elle a besoin pour ses analyses, l’organisation gagne d’ailleurs souvent ses procès.

En outre, en 2016, en guise de récompense pour ses efforts, l’équipe de Lawal et Babayemi s’est vue décerner le prix ONE Africa de la meilleure initiative pour la réalisation des objectifs de développement durable en Afrique. Le prix consistait en un don de 100 000 dollars, en vue de les soutenir dans leurs actions futures.

Avec un tel succès dans les idées et dans les pratiques, c’est désormais le Kenya qui se rajoute à la liste des convertis. Le 10 février dernier, un nouveau bureau a ainsi été installé à Nairobi.

Soucieuse de faire régner la justice sociale et la transparence, l’équipe Follow The Money ne cesse de s’agrandir, se rapprochant doucement mais sûrement d’un idéal où politique et éthique pourront aller de pair.