
«Le combat d’une femme doit être le combat de tout le monde!» C’est la conviction profonde de Fatoumata Bangoura, qui l’affirme dans son travail au quotidien. Cette jeune Guinéenne de 27 ans est une femme de terrain, qui parcourt la Guinée à la recherche de solutions pour le bien-être des femmes et des jeunes filles. Après des études aux États-Unis, elle est revenue en Guinée pour mettre en place «African Initiatives for Women», une fondation qui a construit les bases pour l’épanouissement des femmes en Guinée. Portrait d’une citoyenne engagée qui redore au quotidien le blason de la femme africaine.
Fatoumata Bangoura est une Guinéenne qui a grandi dans les quartiers de Conakry Hamdallaye et Taouah. À l’âge de sept ans, elle perd son père et poursuit sa route avec sa maman et ses cinq frères et sœurs. Dès l’enfance, elle observe attentivement son environnement.
Elle constate les souffrances des femmes de son pays et le manque de soutien pour les jeunes guinéennes. Elle-même bénéficie du soutien de sa mère pour lui garantir un avenir meilleur.
«Ma mère se battait pour notre éducation. Le pays n’avait pas un environnement propice pour faire évoluer les droits des enfants et elle a donné toute son énergie pour notre éducation.» – Fatoumata Bangoura
Les efforts de sa mère favorisent la bonne éducation de Fatoumata Bangoura. Elle s’envole pour les États-Unis afin de poursuivre sa formation. Les voyages s’accélèrent. Après Washington, elle reste à New York avant de s’installer dans le Maryland. Au pays de l’oncle Sam, elle étudie à l’université le droit des femmes. Dans ces condensés théoriques, la jeune fille analyse la reproduction des rapports de sexe dans la sphère juridique. Elle étudie l’influence des différentes théories féministes du droit, la jurisprudence et les procédés et règles d’administration de la justice.
Après avoir terminé ses études, Fatoumata Bangoura revient en Guinée. La jeune femme veut construire une famille et vivre son rêve, qui est celui de travailler dans l’action sociale.
«Je suis revenue pour la famille et l’envie de développer le pays en tant que femme mariée. À mon retour en Guinée, j’ai commencé le parcours par le Business, mais très tôt, j’ai su que ce n’était pas ma passion. Je suis animée par autre chose et c’est le travail social.» – Fatoumata Bangoura
Avec ses fonds propres et le soutien de sa famille, elle met en place African Initiatives for Women (AIW). La fondation est un acteur clé dans la lutte pour les droits des femmes et la protection de l’enfance. Fatoumata avait pris la mesure de ce qui se jouait pour la protection des jeunes filles en Guinée. Elle veut désormais voir la situation évoluer.
Aujourd’hui, la structure se bat pour mettre en place les conditions idoines pour l’émergence des femmes et des jeunes filles guinéennes. African Initiatives for Women assure l’inclusion professionnelle et sociale de près de 500 femmes chaque année. Grâce aux efforts de Fatoumata Bangoura, AIW offre à des femmes de la Guinée des programmes d’alphabétisation, ainsi que des formations en anglais et en informatique. Le procédé a pour but de rendre ces femmes autonomes. Avec ces dispositions, elles assurent avec beaucoup d’aisance leur rôle primordial dans le tissu économique du pays.
La jeune dame ne se lasse jamais d’apporter son soutien à la petite enfance. African Initiatives For Women octroie des bourses d’études aux plus démunies et offre des fournitures scolaires aux enfants.
Pour récolter suffisamment de fonds et mener à bien son action, la jeune femme se base sur le sponsoring. Sa stratégie consiste à faire comprendre aux acteurs de l’économie de son pays leur devoir de Responsabilité Sociétale d’Entreprise (RSE).
Aujourd’hui, la grande dame de 27 ans continue son combat. «Nous voulons être sûres de pouvoir changer les lois», martèle-t-elle. Son expérience du terrain lui fait comprendre les besoins de ces couches vulnérables : «Sur le terrain, on se bat toujours parce que l’on connait la réalité. Les témoignages des femmes nous apprennent que l’on doit toujours se battre pour leurs droits». Sa passion pour la cause des femmes et des jeunes filles guinéennes est inébranlable et son action participe à diminuer leurs souffrances.