
Longtemps cantonné aux marges, le street art s’impose aujourd’hui comme une force créative incontournable dans le paysage urbain d’Abidjan. Abidjan, galerie à ciel ouvert, les murs, façades, ponts ou bâtiments désaffectés deviennent les toiles d’un art libre, accessible et résolument engagé.
À travers ses fresques monumentales et ses messages profonds, le street art abidjanais réinvente la ville et donne voix à celles et ceux qu’on n’écoute pas toujours.
Une scène émergente, entre expression et contestation
Abidjan n’est plus en reste dans le mouvement mondial de l’art urbain. Des quartiers populaires comme Treichville ou Koumassi jusqu’aux artères de Cocody, les murs prennent la parole. Derrière chaque fresque, une revendication sociale, un hommage culturel, ou une critique politique.
Cet art, autrefois discret, s’affirme comme un langage visuel universel, qui franchit les barrières linguistiques, sociales et économiques.
YZ et les vendeuses de rue : portraits de dignité
Parmi les œuvres marquantes d’Abidjan, on retrouve le projet « Street Vendors » de l’artiste franco-britannique YZ (Yseult Digan). Réalisées sur les murs de plusieurs quartiers de la ville, ses immenses silhouettes de femmes interpellent par leur intensité et leur douceur.
Ces femmes ne sont pas anonymes : elles sont vendeuses ambulantes, récupératrices, laveuses de pare-brise. Des métiers de la débrouille souvent invisibilisés, mais que l’artiste met ici en lumière avec respect, beauté et humanité.
En savoir plus sur l’artiste YZ : yzart.fr
Le Village des partenaires : une explosion de couleurs à Treichville
À l’occasion des Jeux de la Francophonie en 2017, une trentaine de graffeurs, locaux et internationaux, ont investi l’ancien Village des Partenaires. Le résultat ? Une galerie à ciel ouvert, où les murs racontent des histoires de solidarité, de fierté africaine et de résilience.
Ce projet a marqué un tournant pour le street art ivoirien : institutionnalisation d’un art longtemps marginal, ouverture d’espaces d’expression pour les jeunes artistes, et affirmation de l’art comme outil de transformation sociale.
Itinéraire d’art urbain à Abidjan
Voici quelques lieux à ne pas manquer :
- Treichville – Village des Partenaires : pour ses fresques post-Jeux de la Francophonie,
- Plateau : les murs du centre-ville révèlent parfois des œuvres inattendues,
- Marcory et Koumassi : scènes de vie urbaine réinterprétées,
- Fresques Street Vendors de YZ, visibles notamment à Adjame et Abobo.
Le street art à Abidjan, ce n’est pas seulement du “beau” sur les murs : c’est une forme d’expression citoyenne, un miroir des réalités sociales, un cri d’espoir et de révolte. C’est une jeunesse qui prend la parole sans attendre qu’on lui tende un micro.
Et si la prochaine fois que vous passez dans les rues d’Abidjan, vous leviez les yeux ?
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