L’heure rouge est le libellé de cette 13e édition du Dak’art. Cette thématique s’inscrit dans le champ du dynamisme. Comme le résume Simone Njami, commissaire de la biennale: «c’est maintenant ou jamais: on prend le train en marche ou on le regarde passer». Malgré cette vive allure, nous avons pris notre temps pour savourer les détails de quelques ouvres exposées du IN de la biennale, à l’ancien palais de justice de Dakar.

El Anatsui, un artiste intemporel !

El Anatsui est un habitué des grands espaces culturels. Cet artiste ghanéen né en 1944 est un pionnier de la sculpture africaine. Présent à la Biennale de Venise en 1997 et en 2007, il donne vie aux murs de l’Arsenal de Venise (Chantier naval) et du Palais Fortuny (Musée de Venise) par ses sculptures spectaculaires.

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Malgré l’espace en moins, les œuvres d’El Anatsui s’adaptent à merveille à l’environnement de cette 13e édition de la biennale. Vues de loin, ses toiles pourraient se confondre à des peaux d’animaux.  Plus le visiteur se rapproche, l’illusion d’optique disparaît et laisse place à la surprenante réalité qui nous fait découvrir des toiles obtenues à partir d’un assemblage de capsules de bouteilles. L’intemporalité de l’artiste est aussi saisissante à travers ses œuvres. Près de vingt ans d’existence, ces œuvres nous rappellent l’importance du recyclage. Ce travail de récupération et de maillage pourrait évoquer une certaine imperfection, qui toutefois est moins visible grâce au charme éblouissant de l’accumulation de la matière chez El Anatsui.

Andrew Tshanbangu, la photographie en noir et blanc…

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Andrew Tshanbangu est un photographe sud-africain qui fait usage du noir et blanc afin de mettre en perspective des moments clés. Dans une série de sept photos exposées à l’IN du Dak’art 2018, Tshanbangu fait disparaitre le nombre d’humains au fur et mesure que l’on progresse sur ses clichés. D’un groupe de personnes massé sur une plage, une seule restera sur le dernier cliché. Mise en perspective de côtes africaines qui se vident de sa jeunesse, on peut se dire que Tshanbangu traite le thème de l’immigration. Cette opinion est vite balayée à la découverte d’un cliché qui semble mettre en perspective une femme faisant son deuil ? En fin de compte, qu’est-ce que nous évoquent les cadres d’Andrew Tshanbangu ? Chacun commentera selon ses sensibilités.

Paul Alden Mvoutoukoulou

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L’installation «Medecine Blues» de l’artiste congolais Paul Alden Mvoutoukoulou à «Afriques Capitales». Siegfried Forster / RFI

L’artiste congolais expose au Dak’art. Intitulée Urgences 2017, son exposition est un clin d’œil au thème de cette année : « l’heure rouge ». Avec une immense horloge dont les aiguilles ne bougent pas, Paul Alden semble évoquer la dureté du temps. L’aspect statique du temps, sa lourdeur qui pèse sur l’être humain. Avec un autre portrait qui compose son exposition, l’artiste nous montre un personnage emprisonné dans sa bulle et qui semble attendre la mort.

La journaliste de la BBC Laeila Adjovi a remporté Le Grand Prix Léopold Sédar Senghor de la 13e édition de la biennale. Elle a séduit le public pour une série de photographie intitulée: « Malaïka Dotou Sankofa ». À travers ce personnage de fiction,