
Le Bénin a une culture artisanale très riche, qui se distingue par sa diversité et par la beauté de ses œuvres très recherchées. Tissus, calebasses, poteries et masques et comptent parmi les objets les plus représentatifs du savoir-faire béninois.
La cour royale du Dahomey a inspiré de nombreuses œuvres d’art comme les tissus appliqués. La technique employée pour la réalisation de ces étoffes se base sur la confection de grandes pièces de tissu, sur lesquelles sont cousus les pictogrammes représentant les emblèmes des rois d’Abomey. Les figurines de cuivre ou de laiton, coulées à la cire, sont également inspirées de l’art de la cour royale. Les formes et dessins sculptés sur les murs des palais royaux, comme ceux du palais d’Abomey, qui sont classés au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, constituent une autre tradition artisanale.
La sculpture sur bois est la spécialité des « Atinkpato » (tailleurs de bois). Elle avait souvent une dimension religieuse et spirituelle. Les « botchio », ou statuettes protectrices, sont des pièces de divination, comme les statuettes de jumeaux et les masques guèlèdè qui représentent parfois des divinités vaudoues. On sculpte aussi le bois dans un but décoratif. Les trônes, les portes et les tables s’inscrivent dans cette catégorie.

La poterie pratiquée dans la région de l’Atakora. De plus, dans la région de Lokossa, les femmes réalisent de belles pièces en terre cuite, les plus surprenantes étant les assiettes et les canaris. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les bronzes du Bénin sont originaires du royaume du Bénin, qui se trouvait dans l’actuel Nigeria. Ces sculptures très rares, datant du XVIe siècle, ne sont plus aujourd’hui que des œuvres exposées dans les musées. Aujourd’hui, le travail du bronze se limite généralement aux pièces forgées par les cavaliers bariba et destinées à leurs montures, comme les mors et les étriers.
En revanche, sont spécifiquement béninoises les sculptures sur bois, inspirées du culte vaudou qui représentent des fétiches. Quant aux masques, notamment guélédé, ce sont presque toujours des objets de culte dont les sociétés ne se défont que très rarement… Dans la région du nord-est, les artisans réalisent de belles pipes en terre ainsi que des accessoires en cuir, vendus sur le marché de Natitingou.

Avec le raphia, les Peuls et les Bariba confectionnent des sacs et surtout des bracelets, qui sont de véritables arcs-en-ciel colorés. Les calebasses pyrogravées sont destinées à de multiples usages. On en trouve notamment au marché de Parakou. Les instruments de musique, tam-tams, koras, djembés et autres sont réalisés dans tout le Bénin, mais la petite ville d’Adjara est la spécialiste du djembé en bois d’iroko.
Le commerce de tissus est essentiellement l’affaire des femmes d’affaires béninoises, les célèbres « Mama-Benz ». Les tissus qui sont importés sont généralement des wax ou des tchivi, qui servent le plus souvent à faire des pagnes. Ces tissus sont souvent imprimés en Hollande, notamment le wax qui, à l’origine, était imprimé à la cire et est aujourd’hui fabriqué industriellement.

Les calebasses vendues dans les boutiques d’artisanat à Grand-Popo, par exemple, sont décorées de couleurs vives et utilisées généralement comme abat-jour. Les Béninois appellent ces lampes originales des « veilleuses ». Plus classiques, les tissus, les pagnes ou les batiks ainsi que les colliers restent des valeurs sûres.
Toutes ces œuvres définissent à elles seules le maître mot de ce pays de l’Afrique de l’Ouest : authenticité.