Le single « Gondal » de ce collectif a été produit par l’ONG Equal Access. Voici quelques membres  du groupe dont Isnebo est le leader. Le collectif  De’ende prône le « vivre ensemble ».

ALFA BARRY, LE MAITRE DE LA GARAYA !

Alfa Badjam Mokolo dit Alfa Barry, a grandi aux côtés de son grand-père, le Grand Prince Moukdara de la famille des Bâ du Sahel. Dans sa grande maison à Guider, les griots viennent de partout avec leurs instruments pour encourager ce noble personnage et lui rappeler le temps des grands empires disparus. Alfa enfant, malgré les interdits imposés à son rang social, les imite avec le monocorde qu’il s’est fabriqué et est autorisé par son grand-père à entrer dans l’école d’initiation d’Hamadou Garaya, le griot de la famille. Depuis ce jour, est né l’idée de poursuive l’œuvre du maître : rassemblement des artistes, créer des rencontres musicales entre les artistes du Nord Cameroun et du monde. Entre l’école d’initiation enfantine d’Hamadou Garaya et celle de la vie pastorale au côté des bergers de la famille, il a approfondi ses connaissances vocales, instrumentales de la Garaya et de la vièle monocorde Gazanvoula.

 

En 1996, il participe à la fondation du groupe WAINABE junior qui deviendra plus tard le groupe Amana. En 2000, le groupe Amana est lauréat du concours de la meilleure chanson lors de la semaine culturelle de Garoua. De septembre 2004 à décembre 2005, Alfa Barry entame un voyage d’apprentissage en Afrique L’Ouest notamment au Mali, au Niger, au Nigéria et au Bénin dans le but d’approfondir  ses connaissances, sa pratique de la Garaya, du Ngoni et de la musique traditionnelle Peule. De retour au Cameroun il fonde en 2006, le Groupe Wam Kara avec la complicité de Moussa Jawro. En 2008 le groupe participe au festival national des arts et de la culture à Maroua et remporte à l’occasion  l’Epi d’Or national. Il sort par la suite en 2009 son 1er album solo « Mi dili »  et son 2ème album « Barsooban » avec l’ANRS sous la supervision du professeur Henry Tourneux, directeur de recherche au CNRS à Paris-France. En 2012, il sort avec le groupe Wam Kara, l’album éponyme  « Divine spirit». Alfa Barry est basé à Garoua et fabrique des garaya dans son atelier en plus des concerts qu’il donne un peu partout au Cameroun.

GAADAL G BI WOYLA, LE RAPPEUR ENGAGE !

Fils de forgeron, le rappeur Gaadal G Bi Woyla est un acteur clé du hip hop dans la ville de Maroua. Mamoudou Boubakary son vrai patronyme, est originaire du Mayo Tsanga et est arrivé au rap en 2002 alors qu’il était encore jeune lycéen. Sa carrière prend son envol véritable en 2008 lorsqu’il décide d’entamer une carrière en solo après la dislocation de son crew (Wadjo Clan) un an au paravent. Mature désormais, Gaadal G va imposer sa nouvelle vision à travers le Woyla Style, un genre musical qui puise ses racines dans le mélange des rythmes traditionnel issus des mélodies des chansons du Nord Cameroun et des rythmes urbains. Au sujet de son nom d’artiste il s’explique : ‘‘Gaadal signifie écorce ou grigri, tandis que la lettre G est le diminutif de Goudi qui veut dire forgeron en langue Peul. Gaadal G veut dire le grigri du forgeron ». Volubile, Gaadal G écrit beaucoup et rappe en fulfuldé, la langue locale la plus parlée dans la zone septentrionale. A travers cette démarche artistique sa vision est claire : ‘‘Je voulais montrer au Camerounais en particulier et aux africains en général que nous aussi, nous avons  notre propre style de vie à proposer aux autres, à imposer et démontrer que le Hip Hop est un genre musical universel qui n’a pas de frontière de langue ni de style vestimentaire ». Son hip hop 100% sahélein que le rappeur a offert aux mélomanes du monde au travers de deux albums qu’il a lui-même produit. Il s’agit notamment de l’album Bi Woyla est sorti en 2010 et comportant 07 titres, et du second album Barjaarikuwowo (la récompense du travailleur) sorti en 2014 et composé de 12 titres.

Artiste engagé, les nombreuses attaques terroristes de la secte Boko Haram dans une région de l’Extrême Nord très agitée, ont contraint le rappeur Gaadal G à mettre sa plume au service de la paix et la lutte contre le terrorisme en sa qualité de militant pour la paix et défenseur des droits de l’homme.

PRINCESSE KADIDJA LA FUTURE REINE DU RAP FEMINISTE

Rappeuse et chanteuse d’exception dotée d’un flow unique et un talent énorme étoffé par dix années de rap, Princesse Kadidja est l’une des premières stars du rap féminin au Nord Cameroun. Cette pionnière du rap féminin débute sa carrière dans le K-yeefi au début des années 2000. Elle va former ensuite avec les Mayo, le groupe Alternativ, un groupe essentiellement féminin. Elle a longtemps peaufiné son talent aux cotés des figures de proue du rap nordique et a réussi le pari de séduire le Cameroun tout entier lors de sa prestation à la première édition du concours panafricain Nescafé african révélation en 2004, à l’issue duquel elle se classera 2eme. Son rap se veut féminin et engagé, et les thématiques de ses chansons sont fortement influencées par son vécu.

Elle intègre en 2008 le collectif Sahel Hip Hop dont elle est une des figures de proue. Elle figure d’ailleurs dans l’album du collectif, Croisière sur la Bénoué, sorti en 2009.  Princesse Kadidja  est cité à titre de référence lorsque l’on parle au féminin du mouvement hip hop au Cameroun.

Elle prépare la sortie de son premier album dont la sortie est imminente, sera une belle œuvre de l’esprit sur lequel on retrouvera en featuring une belle brochette de rappeurs d’ici et d’ailleurs.

BENHONY, LE REVOLTE !

Benhony de son vrai nom Babon Samson fait ses premiers pas dans le rap en 2006, fortement influencé et encourager par Kerry James. Prolifique et percutent, sa première chanson enregistrée en studio lui vaudra une participation dans la compil Maroua 2H Vol 1, produit par HMR. Depuis lors, Benhony ne s’arrête plus. Il écume les scènes pour communier avec le public et côté studio il étoffe son répertoire avec des titres à succès et il aussi enchaine de nombreux featuring. Cet activisme lui vaudra d’ailleurs la palme du meilleur rappeur de Maroua en 2011. En 2015, Benhony surprend plus d’un en critiquement vertement le projet du journaliste Alain Dexter à propos du titre « je suis kolofata ». En réaction, il enregistre une chanson le même titre en featuring avec le jeune Housnyl king sous le label Izone Music avec à la production dj Emanson. Benhony prépare actuellement la sortie d’une mixtape de 15 titres et qui sera baptisé Où vas le monde ?

PIKASSO, LA PLUME AU SERVICE DU VIVRE ENSEMBLE

Pikasso est aujourd’hui une des pointures du rap Nordiste qui s’attèle a délivré un rap de qualité à son public depuis plus de 10 ans il fait partie des pionniers du mouvement dans la région de l’Extrême Nord Cameroun. Il dit « s’exprimer au nom de la jeunesse », une jeunesse dont il être porte-parole. Entre slam et rap, Pikasso laisse sa plume voguée au gré de son inspiration, abordant dans ses chansons divers thématiques en rapport avec son vécu quotidien. Il dénonce notamment l’abandon par les pouvoirs public de la jeunesse de l’Extrême Nord, jeunesse, le terrorisme, la corruption, etc… Talentueux, Pikasso collectionne des prix en guise de reconnaissance. En 2008, il s’adjuge le 3eme prix de la catégorie musique moderne au festival national des arts et de la culture à Maroua. En 2012, il participe à la Caravane du bonheur et décroche le 1er prix dans la catégorie musique moderne. En 2014, l’artiste est invité par le Minader à Douala à l’occasion du Téléfood. Sa brillante prestation lors de cet évènement et surtout sa notoriété grandissante, lui vaudront d’être invité à prester devant le premier ministre du Cameroun en septembre 2015 à Yaoundé lors de la cérémonie de lancement de la campagne civique et d’intégration nationale. Pikasso est un artiste engagé qui milite à travers ses chansons pour la paix et le vivre ensemble.

EBAH ESSONGUE (Directeur artistique)

Ebah Essongue Shabba est autodidacte amoureux de cultures urbaines. Co-fondateur de l’association 2H Kulture il œuvre à la promotion et au développement du hip hop dans le grand nord depuis 2004 et est à l’origine de divers projets de promotion des arts et cultures dont les plus sont le festival Woila Hip Hop et le projet Sahel Hip Hop. Directeur artistique du festival Woïla Hip Hop, il a acquis une large expérience dans l’organisation de manifestations autour des cultures urbaines et a effectué à pris part à de nombreux festival au Cameroun et à l’étranger (USA, Kenya, Gabon, Tchad, RCA).  Il est le concepteur du projet Sahel Hip Hop qui a permis en 2009 à 06 artistes de Garoua de prendre part à une formation (musique et oralité) et enregistré ensuite un album produit par l’association 2H Kulture. Le projet Sahel Hip Hop a fait l’objet d’une tournée nationale et internationale à travers une série de concerts dans les Instituts Français et Alliance du Cameroun et du Tchad. Entrepreneur culturel très connecté, il est aussi web journaliste, chroniqueur culturel, sportif et consultant pour de nombreux évènement culturel.

Membre du réseau panafricain Arterial Network, ses nombreux projets participent ou ont participé à la promotion des arts et de la culture à Garoua et au Nord Cameroun. Très discret, il est de ceux qui dynamisent le secteur et redonnent à Garoua sa place de capitale de la culture du grand Nord.

ABDEL KADER YODI (Réalisateur)

Co-fondateur de l’association 2H Kulture, Abdel Kader dispose de deux casquettes à lui seul. C’est un savant de la production musicale (beatmaker) mais aussi réalisateur de clips. Jeune créatif, il s’est d’abord fait connaitre en tant que producteur musicale et on lui doit notamment les deux albums du Collectif Sahel Hip Hop ainsi des collaborations avec de nombreux artistes tels que Boudor, Zouzabe Esaï, Wam Kara, Papa Kouby, etc. En 2014 il s’envole pour le Tchad, au pays de Toumaï. Il intègre le label Preston Concept et se focalise prioritairement sur le montage vidéo et la réalisation des clips. Cette boîte a travaillé avec de nombreux artistes de renom au Tchad. Sultan, Phizifiz, Secteur M, Tonton Leblanc…tous sont passés devant sa cameras. Abdel Kader a également collaboré avec NS Picture sur des tournages des clips de célèbres artistes tchadiens à l’instar de Sultan ou encore Mandowé.

Source: Cameroun-Musique: A la découverte du Collectif De’ende produit par l’Ong Equal access