Entrepreneurs africains

La présence à Bordeaux de ces jeunes entrepreneurs africains, âgés pour la plupart de la trentaine, est riche en symbole. Elle intervient au moment même où la Ville co-organise du 31 mars au 1er avril la 5ème édition des Journées nationales des diasporas africaines.

Ces rencontres Afrique-Bordeaux ont été initiées en 2011 par le Club Bordeaux-Cameroun-France, présidé par Pierre de Gaëtan Njikam.

Un programme chargé

Leur programme est particulièrement chargé, rencontre avec des start-up bordelaises incubées et accélérées au journal « Sud Ouest », avec le Centre des jeunes dirigeants, rendez-vous avec des sociétés de la région, susceptibles de devenir des clients, voire des fournisseurs ou des partenaires en Afrique. Mais aussi deux formations dispensées, à la RSE (Responsabilité sociale et environnementale) à l’école de commerce de Bordeaux Kedge, et une autre sur le business plan avec le cabinet de consultants, Mazars.

Aujourd’hui, le marché africain, en pleine révolution, notamment sur l’Internet mobile, suscite de nombreuses convoitises. Les Chinois sont déjà présents dans la plus grande banque sud-africaine, Standard Bank, avec 20 % du capital. Le marché potentiel est immense.

Et, à l’évidence, les jeunes entrepreneurs africains préfèrent travailler en partenariat avec les Français plutôt que les Chinois, pour des raisons culturelles. C’est ce que confie Bertrand Tiotsop, de la société « Publicity and Design » à Douala au Cameroun.

Des partenariats à construire

De son côté, Mahamadi Sakandé de l’entreprise BCS (9 salariés, 380 000 euros de chiffre d’affaires) au Burkina Faso, créée en 2008 sur l’énergie solaire, rêve d’un partenariat avec la société bordelaise, Sunna Design, qui fabrique des lampadaires solaires pour les pays émergents.

Beaucoup ont mis au point des innovations, mais recherchent des relais au niveau commercial pour faire monter en puissance leur business. Ainsi, Alassane Sanhouidi, d’Agrecom System a inventé un système pour géolocaliser les points de vente de produits de domotique. Ou encore Mamadou Sidibe, qui a conçu Lenali, le premier réseau social vocal en Afrique, qui parle les langues vocales.

Des sociétés bordelaises pourraient se développer en Afrique

« Actuellement, beaucoup de multinationales s’installent en Afrique, mais ne travaillent pas avec les sociétés locales et repartent avec leur technologie », regrette Apoline Keou d’Imes, un bureau d’études en ingénierie pour les pétroliers et agro-industries.

L’objectif est désormais d’accueillir de jeunes entrepreneurs bordelais en Afrique dans les mois à venir pour saisir de multiples marchés, comme par exemple la destruction de produits médicaux périmés, qui devient un vrai souci en Afrique.

Source: Quand Bordeaux mise sur de jeunes entrepreneurs africains