
Annoncés en 2015, les travaux de modernisation de la voie ferroviaire reliant Abidjan et Ouagadougou ont été lancés, le 4 décembre dernier, à Abidjan. Les usagers de cette ligne attendaient avec impatience ce projet qui devrait raccourcir le temps de trajet entre ces deux grandes villes de l’Afrique de l’Ouest.
Jusqu’ici, relier la capitale économique de la Côte d’Ivoire à la capitale politique du Burkina Faso est un chemin de croix pour les voyageurs. Et pour cause, l’unique axe de transport en dehors de la route est vétuste depuis plusieurs années.
Sur les 1260 kilomètres qui séparent ces villes, des travaux de rénovation vont être entamés sur 853 kilomètres de voie ferrée. L’objectif du chantier est d’augmenter le trafic entre ces deux pays voisins et interdépendants.
Au total, 50 ouvrages d’art vont être construits, 31 gares réhabilitées, des ponts et des passages à niveau rénovés. Les travaux, d’un coût total de 260 milliards de francs CFA, seront financés par le groupe français Bolloré, concessionnaire de cette voie de chemin de fer, et dureront jusqu’en 2021.
«La croissance économique est dynamique entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire et il y a beaucoup de matériel qui doit être transporté sur le chemin de fer.» – Éric Melet, PDG de Bolloré Railways
Outre cette réhabilitation qui va durer huit ans, deux nouvelles rames et une locomotive neuve pour changer les wagons, qui datent des années 1970, seront mises à la disposition de la Société internationale de transport africain par rail (Sitarail), filiale du groupe Bolloré, qui gère la ligne.
«La réhabilitation signifie que demain, le train qui roule à 40 km/h ne sera plus qu’un vieux souvenir et que la rapidité, la sécurité et le confort seront au rendez-vous pour le grand bonheur de nos populations.» – Souleymane Soulama, ministre burkinabè des Transports
Le trafic sur cette voie ferroviaire unique ne sera pas interrompu pour autant, assurent les responsables du groupe français. Les travaux, par phases de huit heures, se feront en alternance avec le passage des trains de marchandises ou de passagers.
La livraison des travaux est prévue pour 2020. Les estimations prévoient une accélération de la densité du flux sur l’axe. Le nombre de passagers devrait augmenter de 200 000 à 300 000 passagers par année et la capacité annuelle de marchandises devrait atteindre un million de tonnes.