
Le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte, les trois leaders du secteur économique en Afrique, pourraient être surclassés par le Kenya et l’Éthiopie. C’est ce qui ressort du rapport 2017 de Control Risks, un cabinet d’expert-conseil de renommée mondiale, publié à Johannesburg.
En 2016, l’Éthiopie a récolté 3,2 milliards de dollars d’investissements directs étrangers. Entre 2010 et 2015, il a connu une croissance moyenne de 10 % et de 6,5 % en 2016, dépassant tous ses concurrents. Paul Gabriel, analyste principal pour l’Afrique chez Control Risks et auteur principal du rapport, estime que le pays a une économie forte selon l’indice Africa-Risk-Reward, qui a servi de base d’appréciation. Il note également que l’Éthiopie a une bonne visibilité, ce qui rassure les investisseurs.
« Cet indice aide les investisseurs à identifier certaines des opportunités d’investissement les plus cachées au moment où les poids lourds se battent », expliquait-il au journal Point Afrique. « Les investisseurs expérimentés, non seulement en Afrique, mais à travers le monde, savent que le risque et la récompense sont des compagnons. Alors qu’aucun investisseur sérieux ne devrait ignorer les géants économiques du continent, un véritable avantage concurrentiel ne peut être atteint que si les investisseurs parviennent à rester en avance sur le reste en sachant ce qui suit », ajoute Paul Gabriel.
Le Kenya pour sa part a connu entre 2010 et 2016 une croissance économique de 6%. Ce qui en fait un concurrent redoutable. Pour cette année 2017, les spécialistes prévoient un taux de croissance de 5,4%. Une note jugée bonne comparativement aux autres pays africains qui connaissent une évolution timide sur le plan économique. Parmi les facteurs qui font la puissance du Kenya, on peut retenir entre autres le niveau d’instruction élevé de sa main d’œuvre, son innovation dans les différents secteurs et services, la modernisation des infrastructures clés et l’approfondissement de l’intégration avec ses voisins.
Malgré les difficultés que connaissent les économies leaders, le rapport estime qu’ils peuvent toujours tenir bon.
Le Nigeria possède un secteur énergétique qui lui permet de rester dans la course. Sa croissance économique est passée de 6,3 % en 2014, à 2,7 % en 2015, puis 1,6 % en 2016 avec en perspective 1,1 % pour l’année 2017.
L’avenir économique de l’Afrique du Sud est suspendu à l’évolution de sa vie politique. Toujours selon ce que rapporte le journal Le Point Afrique, le rapport de Control Risks mentionne qu’ « alors que le pays jouit d’une réputation méritée en tant que démocratie constitutionnelle prééminente en Afrique, plusieurs de ses institutions clés se sont progressivement affaiblies au cours de la dernière décennie ». Et d’ajouter que « les perspectives économiques sont étroitement liées aux résultats de la conférence nationale du Congrès national africain (ANC) qui va se tenir en décembre prochain. La croissance prévue du PIB réel de 0,5 % pour 2017 est inférieure à celle de la population et certainement insuffisante pour réduire le lourd taux de chômage de 27,7 % en Afrique du Sud. »
Quant à l’Égypte, le rapport prévoit une croissance économique qui devrait passer de 4,3 % en 2016 à 3,8 % en 2017. Il estime que le pays a une position politique stable, mais que les défis économiques et sécuritaires demeurent.
Malgré le ralentissement de la croissance économique de certains pays africains, l’Éthiopie et le Kenya connaissent une forte industrialisation et leurs économies restent prometteuses. Une situation qui pourrait modifier le classement des grandes puissances économiques sur le continent.