
Dans le portefeuille de participations d’Africinvest figurent les entreprises marocaines Marwa ou encore Outsourcia spécialiste du capital investissement, Africinvest propose également des financements par la dette aux PME africaines
Saham Group et FinanceCom Asset Management ont investi aux côtés de Société Générale, Proparco ou encore Orange (France) dans le fonds d’investissement franco-africain (FFA) dont le closing a été bouclé récemment. Promu par Africinvest et BPI France, le fonds d’une taille de 77 millions d’euros prendra des participations de 5 à 10 millions d’euros dans des PME françaises qui veulent se développer en Afrique.
«En cas de succès, nous pourrions généraliser ce type de fonds à des pays comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal», confie Brahim El Jai, directeur général de Africinvest Morocco. Pour des opérations dans le sens inverse, le fonds Africinvest III permet déjà d’accompagner des entreprises africaines qui veulent s’étendre sur les marchés européens. «Nous avons de plus en plus d’entrepreneurs d’Afrique du Nord notamment qui commencent à chercher des opportunités d’implantation en Europe», remarque El Jai.
Aujourd’hui, les acteurs historiques du capital investissement en Afrique dont Africinvest doivent composer avec l’arrivée de grands noms, attirés par les rendements alléchants. «Il y a beaucoup d’effets d’annonce. Nous, nous restons concentrés sur les PME», indique El Jai. Sur les rendements, l’expert reste mesuré. «Nous sommes très satisfaits de nos rendements. Ils rémunèrent convenablement le risque que nous prenons. Maintenant, vous aurez toujours une catégorie d’investisseurs qui cherchera plus».
Malgré le ralentissement de la croissance, en raison notamment de la baisse des prix des matières premières, l’Afrique reste un terrain fertile pour le capital investissement surtout que les dynamiques sont différentes selon les pays. Plus globalement, l’émergence d’une classe moyenne laisse entrevoir de belles perspectives dans un certain nombre de secteurs. «D’expérience, nous savons qu’il y a des cycles. Evidemment nous sommes très sensibles à l’environnement et aux changements qui peuvent impacter nos investissements notamment les problématiques de change. Nous sommes extrêmement prudents, mais nous ne sommes pas court-termistes», relève le directeur général de Africinvest Morocco.
Les secteurs des biens de consommation, des services ont la cote auprès des capital investisseurs. «Il y a un intérêt pour les secteurs classiques. Mais ce serait une erreur de se limiter à une approche sectorielle. Pour chaque dossier, nous essayons de voir s’il est possible d’apporter de la valeur ajoutée quel que soit le secteur d’activité. En revanche, nous n’allons pas rentrer dans des secteurs spéculatifs», explique notre interlocuteur. Les gérants de fonds sont également de plus en plus attentifs aux projets dans l’économie numérique.
Africinvest gère un portefeuille de 1 milliard d’euros. Au-delà du capital investissement, la société a également développé des solutions de financement par la dette, essentiellement en Afrique subsaharienne.