
Dans l’économie du Botswana, le diamant occupe une place de choix. La pierre précieuse représente 70 % des revenus d’exportations du pays. Réunis dans la capitale Gaborone, les acteurs du secteur ont discuté de l’avenir de cette industrie.
Le Botswana a contourné les effets de la «malédiction des ressources» qui a frappé beaucoup de pays africains. On parle souvent des «diamants du sang», une industrie meurtrière et néfaste pour l’Afrique. Les diamants issus du continent africain ont alimenté de nombreuses guerres livrées par des rebelles aux gouvernements comme au Liberia où cette guerre a fait 150 000 morts. Mais il y a une autre face à cette pierre précieuse, les «diamants du développement», qui permettent à des pays comme le Botswana de briller.
L’industrie du diamant au Botswana représente 39 % des recettes fiscales et 25 % du PIB selon les sources officielles, faisant de l’exploitation minière l’activité économique la plus importante du pays.
Les pays d’Afrique Australe, et plus particulièrement le Botswana, prouvent que si ces revenus générés par les diamants sont bien utilisés, ils peuvent apporter des avantages concrets et non négligeables en matière de croissance économique et de développement social. Sur ce dernier point, l’éducation au Botswana peut être citée comme une référence en Afrique. Pourtant, quand le Botswana devient indépendant en 1964, il n’y a aucune grande école. Les étudiants doivent poursuivre leurs études au Lesotho. L’université du Botswana n’a été créée qu’en 1982. Depuis 2010, les 15 000 étudiants universitaires ont droit à une bourse comprise entre 200 et 250 dollars par mois. En fait, les étudiants botswanais gagnent plus que les enseignants de certains pays francophones. Les écoles de formation pullulent dans tous les coins du pays. L’État prend en charge la scolarité d’au moins 2000 étudiants par an, qui vont poursuivre leurs études dans d’autres universités aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, et en France.
Aujourd’hui, les acteurs du diamant au Botswana sont conscients du potentiel de cette industrie et veulent protéger le secteur du diamant. C’est ce qu’on peut comprendre de l’assertion du vice-président botswanais Mokgweetsi Masisi :
« Nous restons attentifs et concentrés sur tous les potentiels attaqués, qu’il s’agisse des perturbations dues à la technologie, de l’instabilité due à la sécurité ou de la croissance actuelle des économies » – Mokgweetsi Masisi
Cet avis est aussi partagé par Bruce Cleaver le CEO de «De Beers», le principal acteur du secteur diamantifère au Botswana.
« Chacun peut contribuer à rattraper le futur ; car nous ne pouvons plus continuer à progresser comme dans le passé. Tant que nous serons tous innovateurs et concentrés. Il y aura un grand avenir pour l’industrie du diamant. » – Bruce Cleaver
L’État du Bostawana a su maîtriser la production grâce au partenariat public-privé avec le Sud-Africain De Beers. Cette collaboration a instauré un système de redistribution fondé sur des taxes importantes : 22 % de taxes sur les diamants pour les entreprises minières, auxquels il faut ajouter 10 à 15 % de royalties sur les bénéfices. L’État botswanais détient en outre 50 % de l’entreprise Debswana, chargée de l’exploitation des mines, et de la Diamond Trading Company Botswana (DTCB), fondée pour valoriser les diamants.
Si les diamants suscitent tant de convoitises et sont la source de malheur dans beaucoup de pays sur le continent, le Botswana montre l’exemple d’un pays uni, qui à travers une gestion maitrisée, exploite son diamant au profit de toute une nation.
[…] suivie par beaucoup de pays africains. L’Afrique est la plus grande industrie minière au monde. Le Botswana à lui seul représente 35% des diamants de l’Afrique. Il est le premier producteur mondial de diamants en valeur. En plus des minerais, le Rwanda […]