
Révérien est un jeune burundais de 26 ans. Natif de la province Bubanza au nord- l’ouest du Burundi, étudiant à l’East African Star University en province de Cibitoke dans la faculté de nutrition en première année et en même temps chef d’une petite entreprise Centre d’Innovation et de Transformation Agro-alimentaire. Cette entreprise s’est donné la mission de produire une farine de bouillie à partir de huit ingrédients parmi lesquels une banane verte. Interview
Révérien, vous êtes chef d’entreprise depuis décembre 2015. Pouvez-vous nous expliquer comment vous est venue l’idée de créer votre propre entreprise ? Après avoir manqué de travail depuis l’obtention de mon diplôme des Humanités Générales, je me suis dit que je devais apprendre à voler de mes propres ailes. Quand j’étais à l’école secondaire, j’étais très intéressé par la chimie. Par la suite, j’ai voulu aller plus loin dans ce domaine en cherchant des formations et en consultant l’internet. À force d’expérimenter, j’ai fini par essayer un mélange de huit ingrédients et le résultat a été positif. Pour identifier le problème, une analyse de ma société m’a montré qu’il y a un problème de malnutrition dans pas mal des coins et j’ai pensé comment résoudre ce problème en utilisant les moyens dont je disposais.
Quelle est l’activité de votre entreprise?
Mon entreprise s’est engagée à produire une farine de bouillie à partir de huit ingrédients dont la banane verte, le maïs, le soja, le blé, le riz, le sorgho, les arachides et sésame. Après la fabrication, nous emballons notre produit dans un petit sachet d’un kilo. Le nom de notre produit est «OTACI PORRIDGE» et coûte 2500 francs Burundais (850 francs CFA ou 1,5$) mais je fais une réduction pour ceux qui achètent de grandes quantités.
Quel a été votre investissement initial et comment avez-vous réussi à trouver ce montant?
J’ai démarré mon entreprise avec un capital de 600.000 francs Burundais (200.000 francs CFA ou 350$). Quelques semaines plus tard, j’ai participé à un concours des jeunes porteurs de projets innovants organisé au niveau provincial par Burundi Business Incubator (BBIN). Dans ce concours, j’ai remporté la troisième place et obtenu la somme de 1.000.000 francs Burundais (340.000 francs CFA ou 600$).
Votre investissement de 600.000 francs vous a-t-il été prêté par votre famille?
Ooh non, non, non! Ce n’est pas ma famille qui m’a aidé à trouver les 600.000 francs Burundais. Quand j’étais à l’école secondaire, on m’appelait pour faire la cuisine dans des grandes fêtes et cela me procurait un peu d’argent que j’investissais par la suite dans l’élevage du petit bétail. Après le secondaire, j’ai tout vendu pour démarrer mon entreprise.
Combien d’employés avez-vous?
Nous sommes dix au total: six salariés, trois journaliers et moi en tant que chef d’entreprise. En plus, nous avons des travailleurs saisonniers qui nous aident occasionnellement en cas de besoin.
Qui sont vos clients ?
A présent, mes clients sont les habitants de Bujumbura et de la province de Bubanza mais je suis en train d’essayer d’agrandir le marché en mettant des comptoirs de vente dans les autres provinces.
Quel conseil pouvez-vous donner aux jeunes burundais porteur d’un projet qui n’ont pas encore pris la décision de se lancer?
Aujourd’hui, beaucoup de jeunes ont si peur d’échouer qu’ils abandonnent avant même de se lancer. Si vous trouviez une idée de projet, il ne faut pas avoir peur de prendre le risque de se lancer. j’ai traversé beaucoup de moment très difficiles. La promotion d’un produit nouveau comme le mien n’a pas été évidente du tout! Par contre et à force de travail obstiné, les choses finissent par prendre forme!
Que ce qui constitue les clés de succès pour toi ?
La persévérance, la confiance en soi et une bonne organisation des activités.