
La lutte contre la désertification est devenue un enjeu vital pour les pays du Sahel. Face à la dégradation accélérée des terres, les communautés locales prennent les devants pour restaurer les sols, préserver les ressources naturelles et renforcer leur résilience face aux changements climatiques.
Une urgence environnementale et sociale
Selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), près de 65 % des terres au Sahel sont dégradées. Ce phénomène, aggravé par les sécheresses, la déforestation et les pratiques agricoles intensives, menace la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau et la stabilité des populations rurales.
Des initiatives communautaires porteuses d’espoir
Dans plusieurs pays sahéliens, des projets locaux émergent pour freiner la désertification. Au Tchad, le projet ALBIA, porté par l’ONG SOS SAHEL, mobilise les communautés autour de l’agroforesterie et de la régénération naturelle assistée. Plus de 55 000 arbres ont été plantés, et des techniques agricoles durables sont enseignées dans des champs-écoles.
Au Burkina Faso, des associations comme Tiipaalga accompagnent les agriculteurs dans la mise en place de cordons pierreux et de haies vives, qui permettent de retenir l’eau et de restaurer la fertilité des sols.
L’eau, un levier de transformation
L’accès à l’eau est essentiel dans la lutte contre la désertification. Grâce à des forages et à des systèmes d’irrigation goutte à goutte, les communautés peuvent cultiver toute l’année, diversifier leur production et améliorer leurs revenus. Ces infrastructures réduisent aussi la dépendance aux pluies, de plus en plus irrégulières.
Sécurité alimentaire et autonomisation
La diversification des cultures (fonio, gombo, oignon) et la valorisation des produits locaux renforcent la sécurité alimentaire. Ces initiatives permettent aussi l’autonomisation économique des femmes, souvent en première ligne dans les projets agricoles.
Une vision régionale : la Grande Muraille Verte
Lancée par l’Union africaine, la Grande Muraille Verte vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres dégradées d’ici 2030. Bien que les progrès soient inégaux, des pays comme le Sénégal montrent l’exemple avec des politiques de reboisement et d’éducation environnementale.