
La Lybie n’est pas un pays à l’artisanat développé. Cependant, certaines régions ont conservé l’art de fabrication de certaines pièces uniques qui valent le coup d’œil. La richesse artistique libyenne réside plus dans son architecture qui, du fait de sa position stratégique entre l’Europe et l’Afrique, ainsi que par son long passé de terre de migrations, est l’une des plus cosmopolite d’Afrique.
L’artisanat libyen possède quelques chefs-d’œuvre comme les poteries de Gharyan. Ces poteries de céramique, peintes à la main, sont d’inspiration maghrébine. L’un des arts mythiques de la Libye réside dans la confection des selles libyennes traditionnelles. Alliant le cuir, le velours et la feutrine, ces « bijoux » de l’artisanat libyen sont rehaussés de broderies et de plaques en argent. Elles sont fièrement arborées lors des courses de chevaux qui ont lieu d’habitude les vendredis.
On retrouve également les tapis de Misratha dont les fameux kilims qui sont très appréciés pour leur qualité ainsi que la beauté de leurs motifs représentant des dromadaires. Les Touaregs quant à eux sont réputés pour leurs bijoux exécutés grâce à l’écriture touareg tifinag, parfois décorés de pierres semi-précieuses comme l’agate ou l’ambre et qui sont typiques de leur culture. Selon la tradition, ils sont protecteurs et possèdent de véritables vertus magiques. Parmi les plus célèbres, on retrouve les fameuses croix touaregs en argent, dont l’origine remonterait à l’Egypte ancienne. Chaque croix possède une signification particulière et tire son nom d’un haut lieu touareg. C’est le cas de la légendaire croix d’Agadez.

La littérature locale est très pauvre mais la poésie a réussi à se faire une place dans la culture libyenne. Deux auteurs ont émergé à la fin de la domination ottomane. Il s’agit de Mohammed as-Sini dont la poésie classique et teintée de religiosité traite également de préoccupations politiques. Suleyman al-Baruni est également un poète qui lutta pour l’indépendance de la Libye et l’émergence du monde musulman. Pendant la colonisation italienne, on remarqua également l’avènement de nouveaux poètes comme Ahmad ash-Sharif, Ahmed Rafiq al-Mahdaoui surnommé le « poète du nationalisme libyen », Ibrahim al-Asta Umar ou encore Ali Sidqi Abdelkader qui exerce la profession d’avocat Sa poésie se veut militante, axée sur le thème de l’anti-impérialisme.
La musique libyenne tire ses influences du monde arabe et des influences occidentales. On distingue plusieurs styles :
La musique arabo-andalouse qui est une musique classique arabe présente au Maroc, en Algérie, en Tunisie mais également en Libye, où sa forme est le malouf. Les chants qui l’accompagnent parlent d’amour et de piété. Elle est bercée par des instruments comme le oud (luth), le quanun (cithare), le nay (flûte) ou encore le violon, le piano et la contrebasse, ainsi que les percussions, comme le tar (tambourin à cymbales), la derbouka ou le zoukra, la fameuse cornemuse libyenne !
Le shabi désigne les chansons traditionnelles remises au goût du jour. Le chanteur Mohamed Hassan est la grande star du genre.
Les musiques berbères, bédouines et touaregs sont très variées et la danse y tient une grande place. Chez les Bédouins, il s’agit de chants qui rendent hommage aux chevaux, aux dromadaires et au désert. Chez les Touaregs, les femmes chantent et jouent des percussions tandis que les hommes dansent et jouent du luth ou s’accompagnent d’autres instruments traditionnels comme le oud, le quanun, le nay et la derbouka.
L’architecture libyenne a connu de nombreuses influences d’abord venues de l’invasion ottomane, qui a inspiré l’architecture de Medinet-Sultan, d’Ajdabiya ou encore de Tripoli, où la mosquée En-Naga fut rénovée et de nombreuses autres construites.
L’architecture libyenne s’est ensuite inspirée de celle maghrébine pour réaliser ses mosquées, offrant une dualité d’une beauté qui subsiste encore aujourd’hui. On retrouve dans l’oasis d’Auwjila la mosquée Abdallah ibn Abi-Sarh, datant du XIIème siècle, du nom du compagnon et scribe du prophète qui fut tué à Zouwayla en 664. Enfin, le pays possède des édifices musulmans à l’architecture insolite, comme les tombeaux des Bani Khattab à Zouwayla.
Dans le djebel Nefousa, le patrimoine architectural berbère constitue l’un des attraits majeurs de la région. On y retrouve les qasr, qui sont des greniers fortifiés berbères qui servaient aussi à protéger les villageois contre les attaques des pilleurs comme ceux de Kabaw, de Qasr el-Haj et de Nalout. Dans les vieilles villes de Ghadamès et de Ghat, on retrouve une architecture saharienne. Dans le Fezzan, à Mourzouk, à Zouwayla, à Derj et à Sinawan, on trouvera des forts arabes, arabo-berbères et ottomans.
La colonisation italienne aura également laissé des traces dans le paysage libyen même si elle n’aura que peu duré. On retrouve cette marque dans la construction de la municipalité de Benghazi, reprenant les caractéristiques du style antique romain, puis par la suite celui mussolinien. C’est dans le quartier italien de Tripoli que l’on trouve la meilleure manifestation de ces choix architecturaux.
Cette richesse architecturale a, pendant des décennies, été l’objet du tourisme. Elle est une promesse de dépaysement pour les curieux voulant découvrir les attraits de la vie dans le désert et le romanesque d’une ville aux influences diverses. Depuis quelques années cependant, du fait des conflits survenus en ces lieux, de nombreuses œuvres ont été détruites et le paysage pittoresque s’en est vu dégradé. Dans la plupart des villes, ruines et débris offrent un spectacle désolant, réduisant à néant des siècles de recherche architecturale et de diversité artistique.
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