Plus qu’un photographe, Paul Sika se revendique de la «photo making». D’un appareil photo au clavier d’un ordinateur, l’Ivoirien de 31 ans produit des images d’une qualité exceptionnelle, exprimant la vie quotidienne des Ivoiriens. D’Abidjan à Ouagadougou en passant par Paris et New York, ses œuvres font littéralement le tour du monde.

Les images de Paul Sika sont une représentation fascinante de la culture africaine et de son expérience de vie. Son style est un pur mélange de peinture, de photographie et de théâtre.

 

À l’opposé des images traditionnelles de la photographie en studio, assez répandues en Afrique de l’Ouest, les réalisations de Paul Sika sont le fruit d’une imagination fertile. Construites avec des couleurs vives, saturées, elles sont marquées par une texture dense.

«Chaque objet revêt une multitude de sens dans ce style imaginaire et parfois allégorique, qui au-delà de son aspect esthétique, permet de raconter des histoires complexes relatives à l’Afrique.» – Paul Sika

La mise en scène inclut des personnages aux postures parfois exagérées. Paul travaille avec des acteurs, des mannequins… Tout commence pour lui à Londres, en 2003, pendant sa formation en génie logiciel à l’Université de Westminster (Royaume-Uni). Ébloui par la bande-annonce de Matrix Reloaded, il décide d’explorer les effets spéciaux et le cinéma.

Cette volonté est l’indicateur principal qui permet de comprendre les productions de Paul Sika. Techniquement, il est perçu comme un cinéaste, mais lui se définit comme un photomaker, une combinaison entre la photographie et le filmmaking.

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En 2009, le travail de Paul Sika est remarqué sur internet par le rappeur américain Kanye West. Celui-ci le complimente et insère une de ses images sur son blogue personnel. Le New York Times découvre l’artiste ivoirien et le qualifie de «prodige du multimédia». La chaîne CNN lui consacre également une couverture. En 2013, un livre, At The Heart of Me, est tiré de son travail et est vendu en ligne par Amazon.

L’ingéniosité de Paul Sika ne cesse d’étonner. Il est pourtant un pur produit de l’informatique. Ses œuvres sont une prise de position en faveur d’une description positive de la vie africaine, débarrassée des clichés et stéréotypes. En anglais et français, il se sert des supports papiers et numériques pour faire connaitre cette originalité.

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En 2007, de retour en Côte d’Ivoire, il travaille dans un style assez proche de David LaChapelle. Dans les quartiers populaires d’Abidjan, il trouve un terrain de jeu avec une multitude de personnages à transformer ensuite sur ordinateur.

 «Être connu n’a aucun sens, sinon d’avoir ses œuvres vues, qu’elles appartiennent aux autres et qu’elles soient aussi cool pour eux.» – Paul Sika

Paul Sika conserve un attrait pour l’enfance. L’artiste-photographe continue d’admirer le monde de Mickey et Minnie. Pour lui, Walt Disney est un «super grand artiste», créateur d’émotions et capable de guérir les plaies enfouies.