Le Maroc rejoint le cercle fermé des pays africains détenteurs de satellite en orbite. Après l’Égypte et l’Afrique du Sud, le royaume chérifien a lancé avec succès son premier satellite d’observation, Mohammed VI-A, le 8 novembre dernier.

Baptisé du nom de l’actuel Roi du Maroc, Mohammed VI, l’engin spatial servira notamment d’outil d’observation. Il est capable d’obtenir des images précises à 70 centimètres près sur une bande de 20 kilomètres et d’enregistrer plus de 500 images par jour.

 

D’un coût total de 500 millions d’euros, Mohammed VI-A permettra au Maroc d’opérer une gestion optimale des activités cartographiques et cadastrales, de l’aménagement du territoire, ainsi que le suivi des activités agricoles et la prévention et la gestion des catastrophes naturelles. D’une durée de 55 minutes et 33 secondes, le lancement a été fait depuis la base de Kourou, en Guyane française. Le Maroc devance ainsi l’Angola, qui a prévu un lancement pour décembre prochain.

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Pour appuyer son engagement dans la cause des changements climatiques, le Maroc utilisera le satellite pour suivre les évolutions environnementales et la désertification. Le pays étant considéré comme une terre de transit dans le circuit migratoire, Mohammed VI-A a également pour mission de dynamiser la surveillance des frontières et du littoral marocains.

«Ce satellite s’inscrit dans la cohérence d’une vision d’ensemble mise en place par le Souverain, pour réaffirmer le leadership du Royaume sur les plans régional et africain.» – Kamal Oudrhiri, responsable du département des études planétaires à la NASA

Pour Abderrahmane Mekkaoui, expert marocain dans les affaires sécuritaires et militaires, «le satellite vise principalement à renforcer les dispositifs mis en place par le royaume pour lutter contre le terrorisme, l’immigration clandestine, le trafic de contrebande, ainsi que la piraterie dans le Golfe de Guinée».

Mohamed VI-A sera suivi par le lancement, en 2018, d’un second satellite qui pourra fournir environ 1000 photos par jour aux équipes du Centre royal de télédétection spatiale (CRTS) et du Centre royal d’études et de recherches spatiales (CRERS). Comme son nom l’indique, c’est le premier exemplaire d’un duo d’engins commandés en 2013.

Contrôlé directement depuis la salle d’opérations spatiales, installée non loin de l’aéroport de Rabat, la capitale marocaine, Mohamed VI-A est également doté de capacités militaires. L’appareil est une réalisation du consortium Thales, Alenia Space et Airbus.