
La musique et la danse angolaises sont reconnues pour l’impression de séduction et de sensualité qu’elles dégagent. Rythmées, langoureuses et cadencées, elles ont connu une évolution particulière, empreinte de l’héritage colonial et d’un apport culturel local important. Le mélange des cultures venues d’ailleurs et implantées dans le folklore angolais fait d’elles des références africaines qui se démarquent au-delà des frontières du continent.

La culture lusophone léguée à l’Angola, lourde et empreinte de douleur, est un poids considérable dont les ravages sont encore perceptibles dans le quotidien, mais qui font partie de l’identité du pays. La musique angolaise exprime ce phénomène de la plus flagrante des manières avec un mélange éclectique de langues locales comme le Ganguela , le Tchokwé, le Kimbundu, le Kikongo , le Lingala et autres patois locaux qui, mixés au portugais, à l’anglais ou au français, témoignent de l’histoire coloniale du pays, tout en exprimant une émotion palpable et indéniable.
Les nouveaux courants s’inspirant de ces influences émergent le plus souvent de la capitale, il ne faut cependant pas négliger la touche de ruralité apportée par la musique provinciale. Le folklore musical angolais puise toute son originalité dans ces particularités, en plus de l’utilisation d’instruments traditionnels tels que les ngoma di masikilu, sortes de tam-tams que l’on retrouve surtout dans les campagnes du nord ou encore le birimbau, violon traditionnel des Mbundu, avec lequel est joué le batouka, cette musique qui accompagne les danseurs de capoeira lors de représentations publiques.

Le semba, le kuduro et particulièrement le kizomba, au tempo traditionnel irrésistible inspiré des sonorités de la musique techno, font aujourd’hui danser tout le continent africain.
Le semba, né dans la première moitié du XXe siècle, est une musique urbaine. On la doit au leader du groupe N’Gola Ritmos, » Liceu » Vieira Dias, qui rêvait d’une musique angolaise moderne, chantée en langue kimbundu avec des textes engagés et revendicateurs.
Le kuduro est le genre musical angolais le plus récent. Il marie les musiques électronique et africaine. Les paroles sont en Portugais.
La rebita est un genre de musique et de danse de salon angolais. Elle se danse à deux, en chorégraphies coordonnées par le chef de la ronde, au rythme de la massemba.
La kazukuta est la danse par excellence du trépignement lent, suivi d’oscillations corporelles en tenant son partenaire et en tapant une fois avec le talon et la deuxième fois avec la pointe du pied, tout en s’appuyant sur une canne ou sur un parapluie. Les musiciens utilisent toutes sortes d’instruments : boîtes de conserve, bouteilles, barils en fer. Pour un effet de variations rythmées, ils utilisent le cornet de laiton. Les danseurs sont vêtus de pantalons lisses et d’une veste. Ils cachent leur visage avec un masque pour mieux caricaturer l’ennemi.

Le kizomba est une danse langoureuse qualifiée de « tango africain ». Née dans les années 1980 à Luanda, c’est une danse très populaire en Angola, qui s’est très rapidement fait connaître à l’étranger, notamment dans l’ensemble des pays d’Afrique lusophones, au Portugal et en Europe. De là sont nés trois styles très caractéristiques : un style angolais, un style capverdien et un style portugais. La danse s’effectue en couple, sur un rythme proche du zouk. Elle se caractérise par sa sensualité, son élégance, sa technicité et la symbiose qu’elle crée entre danseurs et musique. kizomba vient d’un mot kimbundu qui signifie « fête ». C’est un dérivé du semba, lui-même dérivé du terme zemba, un ancêtre de la samba brésilienne, avec de très fortes influences de zouk. La culture cubaine a fortement influencé le kizomba angolais, en raison de la présence militaire cubaine en Angola pendant les années de guerre civile, de 1975 à 2002.
La kabetula est une danse de carnaval de la région de Bengo. Elle se décline en exécutant de petits trémoussements rapides suivis de sauts acrobatiques. Les danseurs sont vêtus de chemises blanches ou arborent un torse nu.

Les rythmes angolais sont intimement liés à l’histoire nationale. La culture latine, reconnue pour être l’une des plus festive et rythmée au monde, a laissé une forte empreinte. Le carnaval annuel de Luanda est l’occasion de découvrir le folklore angolais. Depuis plus d’un siècle, il est le rendez-vous des grands danseurs qui profitent de l’occasion pour rivaliser d’adresse et créer de nouveaux styles qui font aujourd’hui la renommée du pays.
Notre sélection d’artistes à découvrir :
- PAULO FLORES :
Pour l’écouter : https://www.youtube.com/watch?v=FtWFZRCUxgE&list=RDFtWFZRCUxgE#t=29
- WALDEMAR BASTOS :
Pour l’écouter : https://www.youtube.com/watch?v=dXmKqSX_GTg&list=PLjDFDQbWWKJeSvVbafv5GHEVl3VKbcbAQ&index=6
- ANSELMO RALF :
Pour l’écouter : https://www.youtube.com/watch?v=f6gRFghZs-k&list=RDf6gRFghZs-k#t=103
- DOG MURRAS :
Pour l’écouter : https://www.youtube.com/watch?v=tOoJHFzaNIU&index=5&list=RDyvJm02tkwgY