La Côte d’Ivoire veut voir plus de ses filles orienter leurs études vers les sciences. Aujourd’hui, le gouvernement ivoirien met en place des initiatives pour favoriser l’orientation des filles dans les filières scientifiques. La présence des femmes dans les sciences accélère la croissance économique et Abidjan n’est pas seule à favoriser ce dynamisme, Dakar a également emboîté le pas.

Lors de la dernière semaine du mois d’août, avec le soutien de l’ambassade des Etats-Unis, la Côte d’Ivoire a organisé des journées dédiées à la science. Durant cette rencontre dénommé STEM Camp, les autorités ont réuni des jeunes filles venues de toutes les régions de la Côte d’Ivoire pour leur offrir un environnement d’apprentissage et d’expérimentation des pratiques scientifiques.

 

Quarante filles ont été sélectionnées pour participer au : « Bright Girls, Bright Futures ». Par le soutien de la diplomatie américaine, de l’Université Internationale de Grand-Bassam (IUGB) et du Ministère de l’Education Nationale, ces filles ont fabriqué des robots capables de parler et de marcher. A partir des matières premières, elles ont fabriqué de l’eau de javel et ont mis en place des solutions pour résoudre des problèmes mathématiques à partir des applications mondialement connues.

L’objectif de l’ambassade des Etats-Unis est d’appuyer la Côte d’Ivoire pour créer un environnement favorable afin de motiver ces jeunes filles à s’investir davantage dans les matières scientifiques.

Dans les sciences, l’Afrique disposent de perles rares

Et pourtant, ces filles ont bien où puiser de l’inspiration. Si les gouvernants d’Afrique doivent encore fournir des efforts pour la présence de plus de femmes dans les domaines scientifiques, certaines ont déjà fait leur preuve et constituent des exemples à suivre. Lors du Next Einstein Forum qui s’est tenu à Dakar au mois de mars dernier, parmi les invités on pouvait distinguer six brillantes femmes :

  1. La sud-africaine et épidémiologiste Quarraisha Abdool Karim lauréate Afrique du Prix l’Oréal-Unesco pour la Science 2016.
  2. Rajaa Cherkaoui : Spécialiste en physique nucléaire, cette astrophysicienne marocaine fait partie de l’équipe de recherche ATLAS qui a découvert le Boson de Higgs, cette particule responsable de la création de masse dans l’univers.
  3. Halima Benbouza : lauréate du prestigieux prix américain Women in Science Hall of Frame en 2014, cette bio-technologiste algérienne dirige le Centre de recherche en biotechnologie (CRBt)  à Constantine.
  4. Segenet Kelemu : cette biologiste éthiopienne a trouvé comment rendre les plantes fourragères plus résistantes aux maladies et aux changements climatiques afin de pouvoir nourrir de manière écologique et durable les animaux d’élevage.
  5. Sherien Elagroudy, alchimiste des déchets : Désignée « Young Scientist » lors du Forum économique mondial en 2013, cette jeune ingénieure égyptienne cherche à valoriser nos déchets en les transformant en combustibles solides.
  6. Francine Ntoumi, est la première femme africaine à recevoir le prix Georg-Forester qui distingue les chercheurs pour les travaux menés dans leur pays d’origine, elle a aussi été la première chercheuse congolaise à publier dans la célèbre revue américaine Science.

Au Sénégal, il y a la Pan-African Robotic Competition

C’est l’initiative de Sidy Ndao, professeur sénégalais à l’université de Nebraska-Lincoln. Durant la deuxième édition au mois de mai dernier, l’école des jeunes filles de Mariama a gagné un prix grâce à un projet de création de pompes «Made in Africa» spécialement conçues pour lutter contre les inondations. Une jeune Gambienne âgée de 14 ans, Umu Tarawally, a démontré à un groupe d’adultes comment l’arachide pouvait être transformée en carburant.

Avec un taux de scolarisation qui dépassent les 90% au Cap-Vert, au Rwanda et en Tunisie, l’Afrique amorce une nouvelle démarche pour promouvoir le genre dans les sciences.

Sur le continent, le Lesotho et le Cap Vert sont les pays qui réussissent le mieux à conjuguer la science au féminin, avec respectivement 55,7% et 52,3% de femmes dans le secteur des recherches scientifiques.

Ces pays sont des exemples pour les autres pays d’Afrique et un partage d’expérience doit être privilégié pour permettre la massification des femmes dans les filières scientifiques.