
Membre de l’association des critiques de cinéma du Burkina Faso, membre de la fédération africaine des critiques de cinéma, Claire Diao est une voix bien reconnue pour évoquer le cinéma en Afrique. Elle fait partie de l’équipe qui a mis en place AWOTELE, la revue des critiques de cinéma d’Afrique et elle vient d’écrire Double Vague, un ouvrage qui évoque les parcours de cinéastes français avec une double culture.
A travers son travail de journaliste, Claire Diao a eu un coup de foudre pour le cinéma. Elle écrit des articles dans ce domaine, rencontre des réalisateurs et décide de rassembler dans un livre les noms du cinéma français peu connus du grand Public. Double Vague, le livre de Claire Diao est une étude sur le cinéma. L’auteure dresse les parcours et méthodes de travail de cinéastes français dotés d’une double culture. Une richesse que la journaliste franco-burkinabé née à Dakar fait profiter à tous les amoureux du cinéma.
Au début du cinéma africain
L’œuvre de claire Diao est avant tout un document studieux, un assemblage de cours sur l’histoire du cinéma. Yasmine Chouaki, dans son émission « En Sol Majeur » sur RFI comprend Double Vague comme une bible du cinéma Français. La richesse de ce livre et la rigueur dans sa démarche journalistique fait de Claire une spécialiste du 7e art. Avec précision et beaucoup de rythme, la fille qui a grandi à Lyon, nous explique comment le continent africain a embrassé le 7eart.
Avant de retracer le début du cinéma africain, Claire Diao en s’appuyant sur les explications de Frantz Fanon, dénonce le complexe d’infériorité que les projections du cinéma Français ont entraîné dans les esprits des colonisés :
« De ces projections naquirent les premiers dommages collatéraux du cinéma, les colonisés étaient invités à visionner des films produits par d’autres et obligés de s’identifier à ceux que la propagande dénigre».
Ainsi l’étude de Claire Diao prend tout son sens parce que beaucoup de cinéastes de la Double Vague sont des descendants de ces colonisés. Ils sont français et ont des origines ailleurs. Ils sont jeunes et ont une caméra pour inscrire leur mot dans le récit national.
Pour avoir une vision claire et large de l’écran, Claire a préféré revenir en arrière. Sans anticipation, un récit chronologique est offert au lecteur. Un retour en arrière qui apporte beaucoup d’informations et permet de comprendre tous les chemins parcourus par ces cinéastes de la Double Vague.
Sortir du cercle familial pour comprendre la monde
Heureux qui comme ces cinéastes de la Double Vague ont fait un long chemin et grâce à leur talent ont bien conquis le petit écran. Avec plein d’usage et de raison, ces amoureux de l’image offrent aujourd’hui des histoires bien riches. Cette densité de la production est le fruit d’une meilleure conquête : un aperçu des pratiques dans le cercle familial ont permis à ces cinéastes d’élargir le regard sur des thématiques plus variées. Et Claire l’explique bien dans son ouvrage :
« Ayant pour la plupart le bénéfice de comprendre la langue de leurs parents mais le frein de ne pas connaître les motivations de ceux-ci, le prisme du documentaire leur permet à la fois de se détacher de l’histoire personnelle pour interroger une histoire plus vaste et de recueillir la parole via un dispositif de tournage élargi par rapport à la seule interaction parent/enfant».
C’est ainsi, que Claire nous dresse le portrait d’Alice Diop, la réalisatrice de «les sénégalaises et la sénégauloise». Dans ce film, la réalisatrice née en France de parents Dakarois, en passant un mois au Sénégal, munie d’une petite caméra, filme la vie quotidienne de sa famille. Elle dresse le portrait de trois femmes de sa famille : Néné et ses deux filles Mouille et Mame Sarr. En s’inspirant de la vie de ses proches au Sénégal, Alice a pu mettre à l’écran la bataille que les sénégalaises mènent chaque jour pour relever des défis :
«Ce film, c’est le portrait d’une cour et des femmes qui y vivent, trois Sénégalaises urbaines. Cette cour, c’est un peu la métaphore du gynécée au Sénégal : un espace cloisonné, exclusivement féminin, où, face à l’adversité du quotidien, certaines luttent, tentent de se battre quand d’autres attendent, « lézardent » et rêvent de partir.»
Dans cet ouvrage, Claire Diao examine les origines de ces cinéastes et les conséquences que cela peut avoir sur leur travail et ainsi elle estime que les réalisateurs de la Double Vague ne sont souvent pas jugés pour leur cinéma mais par leurs origines sociales, culturelles, religieuses et géographiques.
Claire Diao à travers Double Vague a présenté avec beaucoup de passion son amour pour le cinéma, même s’il existe des artistes de la Double Vague qui viennent du moyen orient, la majeure partie est originaire de l’Afrique avec l’Algérie, le Sénégal, le Mali le Congo, la Côte d’Ivoire etc…
Tout comme son ouvrage, Claire Diao est aussi double voir même triple: en plus de sa double nationalité franco-burkinabée, Claire Diao est née à Dakar. Elle raconte l’Afrique et reste très attachée à ce continent, avec notamment le magazine AWOTELE, qui donne la parole aux critiques cinéma d’Afrique, qui nous exposent chaque deux mois Leur vision du 7eart.
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