Khaled Igue

Président du Club 2030 Afrique, l’un des think tanks francophones les plus influents du continent, Khaled Igue ambitionne un « développement africain par les africains ». Rencontre avec un afro-optimiste qui œuvre au quotidien pour une Afrique plus autonome et influente sur l’échiquier mondial.

 

A seulement 34 ans, Khaled a déjà un parcours dont peu pourraient se targuer. Après des études en France (Sciences Po Paris, Université de Paris I Panthéon Sorbonne, Institut National des sciences Appliquées) puis aux États-Unis (Illinois Institute of Technology), ce natif du Bénin a occupé des postes stratégiques dans plusieurs multinationales et organisations. Récemment nominé parmi les lauréats de la promotion 2017 des Young Leaders de la Fondation Africa France, il a également été Emerging Leader de la German Marshall Fund (Etats-Unis) en 2016. Ce n’est donc pas un hasard si la filiale internationale de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), dédiée à l’agriculture et au développement durable, l’a débauché alors qu’il occupait un poste de Manager au sein du cabinet Eurogroup Consulting. Il exerce actuellement au sein de ladite organisation en tant que directeur des partenariats publics et institutionnels.

 

Areva, le déclic

C’est à Areva que cet ingénieur de formation a fait ses premières armes. Chargé du développement des partenariats stratégiques avec les entreprises de Génie Civil, notamment dans le secteur du nucléaire, il est au cœur du système. Envoyé au Niger à sa demande, Khaled vit de l’intérieur le feuilleton à rebondissements de la présence de la firme française, fait de multiples tractations sur la renégociation du code minier dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. Cette expérience le convainc notamment quelques années plus tard, en 2012, à créer un think tank- Club 2030 Afrique- qui se propose de repenser les solutions apportées au continent, en vue de son développement. Pour lui, c’est une évidence, « le développement de l’Afrique ne se fera pas sans les Africains ». Khaled reconnait en premier lieu l’insuffisance des nombreux acteurs de l’aide au développement (ONG notamment), qui bien qu’ils œuvrent activement et de bonne foi sur le continent, ne s’inscrivent que très rarement dans une vision à long terme. La plupart des actions menées l’étant pour apporter des solutions urgentes à des problèmes.