
Le Tchadien et le Camerounais publient chacun un recueil de textes nés de la douleur de l’errance. Plongée dans deux écritures fraternelles.
Y a-t-il plus antinomique que ces deux poètes ? Tandis que Nimrod se consume, Marc Alexandre Oho Bambe flamboie. Silhouette longiligne à l’élégance discrète rehaussée d’un feutre noir, Nimrod est calme, posé, clame ses vers à l’économie. L’écriture est fluide, prend son temps, navigue entre les adjectifs et les images, puis fait volte-face et bouscule avec délicatesse la langue.
Chez Marc Alexandre Oho Bambe, le rythme est tout autre. Les mots s’entrechoquent, scandent une poésie tonitruante et vous coupent le souffle. « Dandy de grand chemin », tel qu’il aime à se présenter, complet-veston sombre sur chemise blanche, l’esthète camerounais est à la dépense. Le geste large, le verbe haut, il se laisse emporter par la fougue des mots que crache un volcan intérieur entré en éruption lors de son adolescence pour, semble-t-il, ne plus pouvoir s’éteindre.
Lire la suite. Source: Nimrod et Marc Alexandre Oho Bambe, ardents poètes de l’exil