Le Kenya, comme plusieurs pays d’Afrique, possède une fabuleuse diversité ethnique. En effet, malgré son relief escarpé et plutôt difficile d’accès, de nombreux groupes y ont trouvé refuge pendant des siècles, formant aujourd’hui le peuple kenyan. Près de quarante ethnies y sont officiellement reconnues et presque toutes les langues majeures d’Afrique sont représentées. Cette pluralité ethnique lui confère une mosaïque de rites et de traditions, qui embellissent la culture du pays.
Tant de peuples ont migré vers la région des Grands Lacs au cours de l’histoire et les métissages ayant opéré en profondeur, il est quasiment impossible de différencier les groupes ethniques du Kenya. La langue est donc le moyen qui permet de les classifier en fonction de leur appropriation du territoire.
On distingue ainsi quatre grandes catégories linguistiques : la langue bantoue, la langue nilote, la langue couchitique, et le swahili.
Les Bantous sont originaires de l’Afrique de l’Ouest et constituent le groupe ethnique le plus important. Parmi eux, les Kikuyu, qui vivent traditionnellement au nord de Nairobi, les Kamba, qui occupent les régions semi-désertiques entre Nairobi et la côte, les Luhya, qui vivent un peu plus au sud et enfin les Meru et les Embu qui vivent sur les pentes du mont Kenya.
Les peuples nilotes ont migré de la vallée du Nil il y a environ 2500 ans, d’où leur nom. Le groupe est composé des Massaïs, des Luo, des Kalenjin, des Samburu, des Pokot et des Turkana. Éleveurs traditionnels, ils sont devenus agriculteurs et pêcheurs au contact des populations couchites et bantoues.
Les peuples couchitiques sont les premières populations à avoir colonisé le Kenya. Ils introduisirent l’élevage, l’agriculture, l’irrigation et de nombreuses pratiques et coutumes encore en vigueur. Le groupe comprend les ethnies Orma, Gabbra, Somali, Borana, Rendille, qui sont divisées en de multiples tribus et clans : Degodia, Gurreh, Ogaden, Hawiya.
Le territoire swahili est situé le long du littoral est-africain, entre la Somalie et le Mozambique et comprend les îles environnantes de Lamu, Mombasa, Pemba, Zanzibar, Kilwa et même les Comores. C’est une terre de métissage où l’exotisme de la population s’explique par des relations séculaires entre l’Afrique et l’Asie. L’influence de l’Asie se manifeste surtout à travers l’architecture, la musique, la religion, l’art culinaire et les habitudes vestimentaires. La langue swahilie est d’origine bantoue, avec de fortes influences arabes et autres langues autochtones, ce qui fait qu’elle n’est pas considérée comme une langue homogène, bien qu’elle soit la plus parlée dans le pays.
Le reste de la population kenyane est composé des descendants des anciens colons anglais ainsi que d’une communauté indo-pakistanaise importante.
Il faut cependant noter que bien que les Massaïs soient l’ethnie la plus connue au-delà des frontières kenyanes, elle ne représente qu’une minorité, mais avec une culture séculaire bien conservée et surtout un mode de vie authentique, farouchement protégé. Les Masais forment un peuple semi-nomade, qui se déplace en fonction des points d’eau. Leur habitat traditionnel, constitué de cases basses en bois recouverts d’un mélange de bouse de vache et de terre, leur réputation de chasseurs de lions intrépides, leur régime alimentaire singulier, ainsi que leur haute stature, boucliers et lances à la main, ont contribué à forger un mythe autour de ce peuple discret, lui octroyant à tort la paternité de tous les peuples du Kenya.
