
Réunis à Skhirat, ville balnéaire du Maroc, l’ONU et les pays africains étudient les phénomènes migratoires. La représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies pour les Migrations, Louise Arbour, milite pour une action coordonnée dans la mise en œuvre de la protection des droits des migrants. Avant l’entrée en vigueur du Pacte mondial sur la migration, prévue en 2018, l’Afrique propose déjà une solution sur les questions migratoires.
La migration est un phénomène naturel et la diplomatie africaine réunie au Maroc étudie la question. L’ONU a compris que des lacunes existent dans le traitement des droits des migrants.
Dans l’approche de l’ONU, il s’agit de comprendre la migration comme un pilier fondamental du développement économique et social et du développement durable. Et cette notion est valable tant pour les pays d’origine que pour les pays d’accueil.
«Ces lacunes ne sont pas une notion abstraite, leurs conséquences réelles sont ressenties par de nombreux migrants qui, malgré leur statut régulier, continuent à faire face à des obstacles systémiques quand ils tentent d’accéder à l’emploi.» – Louise Arbour, représentante spéciale du secrétaire général de l’onu pour les migrations
C’est dans ce sens qu’un Pacte mondial sur la migration va être adopté. Ce mémorandum deviendra un cadre fédérateur régissant la gouvernance mondiale des migrations grâce à un ensemble de principes communs, d’engagements et d’accords. Il accordera une place centrale aux droits, aux besoins, aux capacités et aux contributions des migrants, afin de garantir leur sécurité et leur dignité.
Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, a plaidé en faveur d’une position africaine commune sur le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
«Le processus d’élaboration et d’adoption du Pacte mondial offre à la communauté internationale en général, et à l’Afrique en particulier, une occasion historique de réformer la gouvernance mondiale des migrations» – Nasser Bourita, ministre marocain des affaires étrangères
Selon le ministre marocain, la mise en place d’une gouvernance commune sur la migration n’est pas une option. Par contre, il s’est félicité de cette retraite africaine à Skhirat. Il s’agit pour la diplomatie marocaine d’une étape importante dans une séquence entamée depuis mars dernier et qui se poursuivra jusqu’au sommet de l’Union africaine, en janvier 2018.
Cette rencontre africaine à Skhirat a pour but de déconstruire les idées reçues au sujet des migrations en Afrique et de présenter un diagnostic fidèle à la réalité du phénomène et des recommandations concrètes pour élaborer une politique commune africaine.