
L’Afrique en villes (14). L’unique décharge de la capitale togolaise étant saturée depuis plusieurs années, un centre d’enfouissement est en construction.
Bassine sur la tête, une Togolaise s’avance avec peine vers des ouvriers agrippés à des camions et des bulldozers qui tentent de gravir des collines de quelques mètres de haut. Comme à son habitude, elle est venue les approvisionner en boissons. Elle ne regarde pas où elle met les pieds, peu importe. Sous ses claquettes de fortune, au moins une dizaine de mètres de déchets, étalés et empilés sur plus de 35 hectares. A Agoè Nyivé, seule décharge de Lomé, s’entassent 80 % des déchets de la capitale togolaise. Depuis 2001, 280 000 tonnes de déchets y sont déposées chaque année.
« Chef, ça ne va pas ! Depuis ce matin on est là, avec la pluie, ça ne passe pas », lance un des ouvriers à Madougnitou Kokou, responsable des déchets à la mairie. Derrière lui, un camion vient de déverser ses ordures. L’engin tente de sortir de la décharge, en vain. La boue bloque les roues. Au sommet de ces montagnes de détritus, des enfants fouillent à mains nues, à la recherche d’un hypothétique trésor qu’ils pourront ensuite revendre.