Ateliers de la pensée

« La grande question, aujourd’hui et demain, est donc celle de notre appartenance au présent et au monde », souligne Achille Mbembe, à Johannesburg, où l’intellectuel et écrivain camerounais enseigne. Avec l’universitaire et écrivain sénégalais Felwine Sarr, il présente Écrire l’Afrique-Monde. Ce livre-événement, dont nous publions ici deux extraits – le premier de l’introduction des deux écrivains* –, contient les actes des Ateliers de la pensée, manifestation qui s’est tenue au Sénégal à leur initiative en octobre 2016.

À Dakar puis à Saint-Louis, une trentaine de penseurs, écrivains, chercheurs, tous liés au continent, travaillant à huis clos, puis face aux étudiants, ont entrepris une réflexion multiforme et transdisciplinaire consistant « à reprendre de vieux combats jamais clos et à en engager d’autres qu’appelle le nouveau siècle » : réflexion sur le paganisme par l’historien Mamadou Diouf, question de la traduction par le philosophe Souleymane Bachir Diagne, figure du migrant en littérature par l’universitaire Benaouda Lebdai, condition des femmes en Afrique via l’étude du « lexique de la copulation » au Cameroun, « panser l’en-commun » au regard de la justice (la grâce présidentielle du père à son fils, Karim Wade). Sans oublier le concept, proposé par la philosophe Nadia Yala Kisukidi, de laetitia africana. Autres signes forts : ce livre est coédité par les éditions Philippe Rey en France et Jimsaan au Sénégal, dont Felwine Sarr est un des fondateurs. La seconde édition des Ateliers de la pensée se tiendra au Sénégal en novembre 2017.

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