Le ficus est un arbre que les Barundi (Burundi) plantaient traditionnellement pour en extraire l’écorce. Le traitement de l’écorce de ficus en vue d’obtenir une étoffe ne nécessite aucun produit chimique. Ce qui est un avantage pour la sauvegarde de l’environnement. Pour obtenir l’étoffe à utiliser, on enlève d’abord la couche superficielle de l’écorce pour ensuite la détacher complètement du tronc du ficus. L’écorce sera étendue sur un bois pour y être fouettée. Une fois fouettée à l’aide d’un maillet, elle sera pliée pour donner un rouleau souple. Après l’avoir déshydratée et étirée, on l’étendra sous le soleil. C’est en la plongeant dans l’eau boueuse qu’elle retrouve la couleur gris. Avec cette méthode, on a un produit 100% naturel.

Une histoire derrière « MURUNDIKAZI FASHION »

Tout commence en 5 ème année primaire. Un texte qui parle des habits en ficus réveille la conscience de la future fondatrice de Murundikazi. Une histoire lui fait découvrir le génie de ses ancêtres. Devenue adulte, elle décide d’en faire toute un happy end. En collaborant avec certains designers et tailleurs de la capitale Bujumbura, elle trouve toujours de nouvelles idées pour améliorer ses styles. L’entreprise « MURUNDIKAZI FASHION » expose en permanence les costumes pour hommes et femmes, les soutiens gorges, les chaussures et les chapeaux, tous fabriqués à partir de l’écorce de ficus. Inspirée par la technique des anciens « Barundi » dans la conception de leurs vêtements historiques, Annick KABATESI a décidé de monter cette entreprise avec le rêve de moderniser ces habits que portaient les ancêtres burundais. Une autre manière de pérenniser la mentalité fondée sur le principe de « produire chez nous pour consommer africain ».

Des gens venus d’ailleurs, des artistes et des Burundais curieux n’hésitent pas à acheter ses habits pour les porter au moment de grandes occasions notamment les shows, soirées culturelles, défilés de mode et festivités etc. L’exemple éloquent est celui de l’ancien ministre de la jeunesse, des Sports et de la Culture (Adolphe RUKENKANYA) qui, lors d’un conseil des ministres, a choisi de porter fièrement son costume en ficus. C’est Annick qui habille souvent un certain nombre d’artistes locaux. D’exposition en exposition, ses produits uniques font la fierté du pays et participe à la consolidation de la culture burundaise. Son idée entrepreneuriale lui a valu les honneurs de l’OIF Burundi, la Présidence de la République du Burundi, certains médias locaux et internationaux.